Les autorités chinoises ont marqué un point en condamnant la vente "illégale" de deux bronzes chinois Pékin lors de la vente Saint Laurent-Bergé à Paris. Ces deux têtes d’animaux furent pillées en 1860 lors du sac du palais de l’empereur de Chine, par les soldats français et britanniques.
Après avoir demandé le retrait de ces pièces de la vente et avoir essuyé un refus de la part de Christie’s, Pékin a menacé la maison d’enchères britannique de mesures de rétorsion sur ces activités en Chine puis a mandaté des avocats pour déclencher une action juridique.
La parade occidentale qui consiste, comme l’a fait Pierre Bergé, à offrir les pièces à Pékin si le gouvernement chinois donnait "en contrepartie les droits de l'homme, la liberté au Tibet et (accueille) le Dalaï lama", est plus maladroite qu’efficace compte tenu du contentieux historique entre la Chine et certaines puissances occidentales.
Pour rafraîchir la mémoire à ceux qui veulent mener une contre guerre de l’information contre l’agressivité chinoise en matière de propriété des œuvres d’art, il faut qu’ils se préparent à déminer le terrain sous leurs propres pieds, dans la mesure où la Grande Bretagne a imposé par la force à la Chine la commercialisation à grande échelle de l’opium avec le soutien d’autres démocraties (cf. les deux guerres de l’opium qui ont eu lieu au XIXè siècle).
Des démocraties occidentales qui imposent par la force militaire l’organisation économique d’un trafic de drogue à un peuple, ont après coup une légitimité très relative pour donner des leçons sur les Droits de l’homme.
A lire : le bond en avant de la diplomatie culturelle chinoise
Sources :
YSL/Bergé : "chantage politique" (Chine) : AFP/Figaro
Vente YSL/Bergé : un professeur chinois appelle à récupérer les têtes en bronze par la voie diplomatique - Radio Chine internationale
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