L'anticonformisme culturel américain a encore frappé. C'est en effet, Barak Obama qui fera la une en compagnie de Spiderman de l'édition du célèbre comics Marvel le jour même de son investiture le 20 janvier prochain.
Une occasion de se replonger dans l'excellent ouvrage d'Umbert Eco "De superman au surhomme", publié voici quinze ans en 1993.
Vu le contexte quasi eschatologie dans lequel est attendu Obama, il nous faut relire quelques lignes de l'analyse d'Eco sur le rôle et le fonctionnement de l'idéologie de la consolation à l'oeuvre dans les comics book, les romans-feuilletons, de Tarzan à Monte Cristo, d'Arsène Lupin à James Bond.
L'analyse du mythe de Superman et notamment le paragraphe traitant de la consumation du héros et de ses ressorts narratifs éclaire sous un jour particulièrement intéressant l'inauguration du mandat d'Obama.
Le comics en question met en scène sur 6 pages Spiderman sauvant Obama d'un imposteur le jour de l'investiture. Le jeu de miroir entre l'Obama de la réalité et Spiderman le super-heros fonctionne a de multiples niveaux dans l'inconscient collectif mondialisé.
" Clark Kent [le double de Superman tout comme Peter Parker le double de Spiderman] incarne exactement le lecteur moyen type, bourré de complexes et méprisé pas ses semblables ; ainsi, par un évident processus d'identification, n'importe quel petit employé de n'importe quelle ville d'Amérique nourrit le secret espoir de voir fleurir un jour, sur les dépouilles de sa personnalité, un surhomme capable de racheter ses années de médiocrité"
Rendez-vous donc le 20 janvier, pour assister à la réactivation du mythe messianique américain, dont le peuple, par l'onction démocratique, désignera son nouveau super-heros sur la dépouille symbolique de 8 ans d'administration W. Bush et sur les véritables dépouilles du 11 septembre et des GI's tombés en Irak et en Afghanistan.
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