7.8.06

Internet et diversité linguistique


Stéphane Foucard, dans un article du Monde du 5 août livre un intéressant portrait de Louis Pouzin, ingénieur français, pionnier des réseaux informatiques. Louis Pouzin, désormais retraité investit son énergie dans les technologies de gestion multilingue du Réseau.

Se battre pour la diversité linguistique d'Internet pourrait apparaitre comme "une cause un peu gentillette". Mais : "S'attaquer au monolinguisme d'Internet, c'est s'attaquer à l'hégémonie américaine sur Internet, explique-t-il. Voilà encore quelques années, les Américains légitimaient par un baratin technique la nécessité de faire fonctionner le système d'adresses du Réseau (le Domain Name System, ou DNS) avec des caractères latins non accentués. Il n'y a aucune nécessité technique à cet état de fait : la seule "nécessité" est de conserver le système actuel parce qu'il est géré aux Etats-Unis."

Louis Pouzin désormais président du Native Language Consortium sillonne les instances internationales (Unesco, ITU) et les forums mondiaux pour fédérer les énergies autour de son projet d'Internet multilingue. Il livre dans un interview à www.domaines.info les étapes de son action :

En 2003 au cours de la 1ère phase du SMSI j’avais rencontré à Genève un directeur de Netpia, qui avait présenté brièvement leur système d’accès multilingue à internet. Ce système paraissait apporter à un utilisateur non anglophone une méthode bien mieux adaptée que le standard IDN (ndr : les noms de domaine multilingues) définis par l’IETF (ndr : l’entité en charge des standards techniques de l’Internet). Comme l’usage de langues naturelles dans l’Internet est justement l’objectif central d’Eurolinc, nous avons gardé contact avec Netpia, en leur envoyant les documents que nous produisons assez régulièrement. Et deux mois avant le sommet de Tunis, Netpia m’a demandé de participer à la fondation d’un consortium, pour promouvoir les concepts sur lesquels est basé leur système. L’entreprise paraissant bien en phase avec l’air du temps, j’ai accepté, et nous avons créé ce consortium, nommé NLI (Native Language Internet) au cours du SMSI de Tunis.

Prochaine étape dans l'épineux problème de la gouvernence d'Internet et les enjeux de domination informationnelle : le Forum sur la gouvernence d'Internet à Athènes du 30 octobre au 2 novembre 2006.

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