9.5.10

Israël - Liban, nouvelle escalade dans la guerre... du Houmous !


Depuis plusieurs mois, une étrange bataille se déroule entre Israël et le Liban, deux pays techniquement en guerre. Bien que non sanglant, cet affrontement n'en est pas moins crucial sur le plan économique et symbolique, puisque les deux pays se disputent sous les hospices, non pas de l'ONU, mais du Guiness des records, la paternité du Houmous le fameux plat de purée de pois chiches et de tahiné (purée de sésame).
Le contentieux repose sur le fait qu'Israël est le plus grand exportateur mondial du plat dont les libanais revendique la paternité. Cette cause, prise très au sérieux par les autorités touristiques des deux pays, a été élevée au rang de cause nationale par le mi­nistre du Tourisme libanais, Fady Abboud, devenant l’un des symboles du conflit de civilisation avec "l’entité spoliatrice" [Israël]. Il s’agit pour les autorités libanaise de défendre la véritable identité non seulement du houmous, mais également d’autres plats qu’Israël cherche à s’accaparer comme le Taboulé.
Or, comme le patrimoine gastronomique est difficilement brevetable (la France a d'ailleurs tenté d'inscrire son patrimoine gastronomique au nouveau concept de patrimoine immatériel), les parties en conflit ont choisi comme arbitre le livre des records. Le dernier round s'est déroulé le 9 mai 2010, 300 chefs cuisiniers libanais ont dépassé la barre du Houmous de 10 tonnes. Israël avait ouvert les hostilités avec un Houmous à 600 kilos, le Liban avait répliqué avec une livraison de 2 tonnes de ce plat, préparé par le grand chef Fady Abboud. Quatre mois plus tard, le village palestinien d’Abou Ghosh, en Israël, était parvenu à doubler la mise, avec 4 tonnes de purée de pois chiches, dans un plat de 6 mètres de diamètre. Le Liban avait annoncé que le printemps 2010 verrait la réplique, c'est donc chose faite.
Cette compétition finalement plus sympathique que la guerre d'août 2006 et ses centaines de morts, commence à inquiéter la FINUL, la Force intérimaire des nations unies au Liban, en raison de la topographie de cette escalade gastronomique. En effet, les autorités militaires constatent que les lieux des compétitions se rapprochent dangereusement des zones frontalières, où les risques de dérapages sont réels.

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